Pendant tout le vol, sur le dos de Rexia, mes pensées étaient ailleurs, redirigées vers ces souvenirs, que je n‘avais racontés à personne.

Même mes plus proches relations, celles qui me tenaient à cœur, n‘étaient pas au courant de cette partie. Ils pouvaient savoir que j‘avais été marqué par la mort de Genevieve, mais il y avait bien une chose qu‘ils ignoraient : à quel point je pouvais être lié à elle. En me plongeant dans le regard d‘Arthur, et même en regardant simplement son visage, je le revoyais, celui que je n‘avais pas eu le temps de connaître, parce que la cruauté l’avait tué, alors qu’il n’avait que 3 mois.

Cette personne, qui était décédée, n’était autre que mon fils.

Personne ne le savait mais, pendant trois mois, les joies de la paternité étaient arrivées jusqu’à moi. Logan était alors né, et il illuminait ma vie. En regardant dans ses yeux, j’avais su d’ailleurs comprendre pourquoi certaines personnes définissaient l’arrivée d’un premier enfant comme un cadeau. Pas une seule fois, je n’avais été triste. Les seules larmes que j’avais pu verser, étaient bercées par le bonheur, de voir un si jeune enfant vivre dans mes bras. Son rire était à chaque fois le cadeau d’un début de journée.

La suite était malheureuse, encore pire que celle que j’avais su raconter autour de moi. La mère de mon enfant avait quitté ce monde par ma faute, mais une seule vision avait suffit à plonger mon esprit dans une intense horreur. Ils n’avaient pas juste osé s’en prendre à elle. Ils avaient fait pire, et Logan en avait payé les conséquences. Le même jour, deux vies m’avaient été enlevé, et la chance de vivre heureux avec mon fils s’était envolée en l’espace de quelques heures. Pour être encore plus précis, seules quatre heures avaient suffit pour que je perde tout, et pour que je me retrouve par conséquent encore plus seul que jamais, et marqué par quelque chose que je n’allais jamais oublier. La cruauté était souvent apparue à mes yeux, à des nombreux étages, mais l’assassinat d’un enfant avait été le sommet du pire pour ma part. Je leur en voulais, et je leur en voulais toujours d’ailleurs. Si jamais l’occasion de venger sa mort, ce serait sans aucune hésitation que je prendrais le temps de leur faire comprendre ce que leur crime avait fait subir, d’une part à Logan qui n’avait pas eu le temps de vivre sa vie, mais aussi à moi qui, après avoir perdu celle qui était sa mère, avait vu son propre enfant s’en aller, pour le laisser. Ils ne se rendaient probablement pas compte de ce que leurs bêtises pouvaient provoquer, et cette preuve c’était moi.

Mes pensées étaient dirigées vers toute cette histoire, au point que j’en éclipse même le reste du vol. Je ne savais pas combien de temps j’étais resté, la tête dirigée vers les nuages, mais ce fut long, car nous étions désormais arrivés non loin de la maison d’Arthur.

Rexia s’était alors posée sur le sol, en s’accroupissant pour nous laisser descendre. J’avais l’impression que tout allait touchait à sa fin et ceci accentuait une mélancolie déjà largement présente. Aucune larme ne tombait, mais c’était tout comme. Elles avaient failli entamer une chute certaine, quand Arthur avait commencé à s’éloigner de nous, pour aller chercher la clé de chez lui, planque sous une des pierres rangées dans l’entrée.

Pendant son absence, Rexia en profitait pour me tourner vers moi. Elle avait largement remarqué que j’étais bouleversé. En même temps, n‘importe qui, en loupant ce détail, serait considéré comme étant aveugle…

Mais comment lui répondre sincèrement ? Comment lui raconter ce que j‘avais subi, alors que je n‘avais su le dire à personne d‘autre ? Peut-être était-ce là l‘occasion de me libérer de cette histoire horrible. Il était peut-être temps que je tente de raconter cette histoire.

- Si j’ai l’air bouleversé, c’est parce que je le suis réellement, et les raisons, qui me rendent ainsi, je ne les ai racontées à personne.

Je baissais mes yeux vers le sol, mais ce ne fut de l’ordre que de quelques secondes.

- Mais, quand je fixe le regard d’Arthur, j’ai l’impression de plonger dans celui de quelqu’un d’autre. Arthur me rappelle quelqu’un que j’ai perdu, simplement parce qu’il a le même regard.

Mon histoire, je devais peut-être la dire à présent. Il était temps…

- La première fois que j’ai rencontré ces scientifiques, et qu’ils ont décidé de me poursuivre, je n’étais pas seul. Dans ma vie, je fréquentais quelqu’un que j’aimais sincèrement, et elle a été mêlée malgré elle, à des ennuis qui l’ont emportée. Ces personnes ont osé la tuer. Quand je pensais pouvoir la retrouver, ce que j’ai pu voir d’elle, c’est sa souffrance. Elle était étendue sur le sol, et elle avait été torturé, simplement parce que ces gens voulaient me capturer. Mais, ce jour, elle ne fut pas la seule à me quitter.

Il me fallut un effort surhumain pour éviter de pleurer, mais je continuais tout de même à parler.

- Avec elle, nous avions un jeune fils de trois mois. Il s’appelait Logan. Avec lui j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. J’étais un peu le père que je pensais ne jamais devenir, mais je l’avais été pourtant. Mais ces scientifiques ont écourté mon bonheur. Uniquement parce qu’ils souhaitaient me capturer, ils s’en sont pris également à lui. Ils ont osé commettre le pire des crimes selon moi. Logan n’était qu’un bébé de trois mois, et ils ont osé le tuer quand même.

Je relevais les yeux vers Rexia, en portant parfois un regard vers Arthur.

- Quand je vois Arthur, je me rappelle du bonheur que j’ai pu vivre en étant père, mais je me rappelle également de ce qui a conduit à sa fin.

OMG ! Que c'est très magnifique ! J'ai failli pleurer. C'est trop magnifique (et c'est surtout trop bien écrit)
Je suis ta plus grande fan

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. Pas de chance : ce troisième épisode sert bel et bien à combler le vide même si des avancées minimes s'opérent çà et là.

awwww merci beaucoup pour ce que tu viens de me dire, cela me touche beaucoup. Tu es la seconde à me dire ça.

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Tout mon corps, jusqu’au plus profond de mon âme, ne souhaitait que trois choses : l’aimer, la rendre heureuse, mais aussi la protéger.

Avec la cruauté du monde d’aujourd’hui, le mal demeurait présent partout autour de nous, et je ne voulais pas qu’il puisse l’atteindre, en la torturant comme j’avais pu l’être dans mon passé. S’il y avait bien une chose qu’elle ne méritait pas, c’était bien cela. Je savais pas expérience que les souffrances pouvaient détruire une conscience, et je ne voulais pas qu’elles détruisent la sienne. Jamais je ne pouvais accepter cela, alors que Rachel avait réussi à ramener un sentiment, que je pensais disparu depuis un long moment. Ce sentiment n’était autre que l’amour.

Aujourd’hui, grâce à elle, ce sentiment était réapparu, et je le vivais pleinement. Il s’agissait d’un amour sincère, un coup de foudre qui m’avait transformé en quelqu’un de meilleur. Pour rien au monde, je ne serais capable de revenir en arrière, et remettre en question cet amour. Chaque seconde, qui passait, le rendait de plus en plus précieux à mes yeux, un essentiel dont je serais toujours incapable de me séparer, sous peine de replonger dans quelque chose qui ne me ferait pas forcément plaisir. Cette tristesse, qui avait été la mienne, m’avait sérieusement changé, au point que je ne puisse plus retrouver celui que j’étais auparavant. En quelque sorte, j’étais un ange brisé avec un passé horrible…un peu trop horrible. Maintenant, j’avais l’espoir de changer cet état de fait, simplement en regardant Rachel en train de sourire, et c’était pour cela que je voulais à tout prix la protéger, et lui éviter de subir autant de souffrance, que j’avais du subir avant. Vivre ces horreurs-là n’était pas quelque chose d’idyllique, mais une peine qui pouvait briser n’importe qui. Je ne voulais pas lui briser le cœur, alors qu’elle venait de ranimer le mien, pour qu’il puisse battre encore plus fort, rien que pour elle. Il s’agissait d’un répit immense pour moi, alors que j’étais toujours recherché par ces scientifiques.

- J’aimerais qu’ils puissent arrêter, mais honnêtement je ne sais pas ce qui pourrait faire disparaître leur envie de me capturer. Mais là, pour être sincère avec toi, je n’ai pas envie d’y penser. Ce n’est pas ce qui m’importe le plus en cet instant, car cette chose en question est juste devant moi.

Rachel me touchait, car la suite de son discours ressemblait étrangement à ce que je pourrais dire par moi-même. Elle me disait que j’avais pu lui rendre un sentiment, qu’elle pensait ne plus avoir. En effet c’était également le cas pour moi.

- Tu as également fait cela pour moi. Depuis un long moment, je ne pensais plus vivre ce genre de bonheur, au point de ne plus savoir de quoi il pouvait bien s’agir. J’étais perdu mais ce n’est plus le cas à présent, et grâce à toi.

*tu m’as sauvé…*

- Au fond de moi, je pense que ma conscience t‘attendait.

J'aime toujours autant ! Et puis dans la même journée, je suis comblée *_________________*

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La chanceuse XD

Un tel malheur changeait la vie de n’importe qui…et cela avait eu cet effet sur la mienne, un effet plus que terrible, qui avait forgé ce que j’étais devenu.

En effet, après le décès de Logan, mais aussi de Genevieve, sa mère, j’avais changé, au point d’en perdre mon sourire et de gagner un visage impassible. En me regardant, pendant longtemps, n’importe qui aurait pu penser que j’étais un être insensible, mais c’était faux. Ce visage n’était qu’une façade car, au fond, ceci ne faisait que dissimuler la peine, que je ressentais encore. Perdre celle que j’aimais, et par la suite l’enfant que nous avions eu ensemble, m’avait fait subir un terrible électrochoc, et même aujourd’hui, à côté de Rexia, je ne parvenais pas oublier cette douleur émotionnelle. Je pensais avoir pu passer au dessus de cette histoire, et supporter la présence d’un enfant, comme celle de n’importe qui d’autre, mais je n’y étais pas parvenu, car le regard d’Arthur avait suffit à me faire rappeler ces pertes terribles que j’avais du subir.

Rexia se sentait gênée, mais pourtant elle n’y était pour rien. Au contraire, elle m’avait aidé.

Dans un sens, si j’étais resté bloqué, au point de ne rien dire, ma mélancolie aurait été encore plus terrible, et Rexia aurait du supporter un spectacle encore pire que celui-ci. Elle m’aurait vu en larmes, complètement anéanti, et je n’avais pas envie de lui faire supporter tout ceci. M’effondrer, et être en larmes, aurait été le pire des scénarios. Je ne faisais que regarder Rexia, mais aussi regarder Arthur, pour m’assurer qu’il allait bien. Il avait beau me rappeler de terribles souvenirs, je ne pouvais pas le laisser tomber. Il était un enfant et il méritait de vivre, en évitant ces cruautés que j’avais pu voir dans mon passé. Je ne voulais pas que sa vie puisse se terminer comme celle de mon fils. Personne ne méritait de subir un tel sort, et c’était pour cela que je m’étais engagé à me battre. Ce que j’avais vu dans mon passé avait suffit à me convaincre. Personne ne devait subir de telles horreurs, et j’allais tout faire pour cela.

Par la suite, Rexia se mit à ronronner, et à enrouler une de ses ailes autours de mes épaules. Au départ, je ne savais pas ce que voulait dire ce geste, mais cela me rendait un peu plus tranquille, en apparence. Elle baissa ensuite son museau pour qu’il soit à mon niveau, et commença à me parler.

- Ce n’est pas de ta faute Rexia. Tu ne pouvais pas savoir ce que j’allais dire avant de poser ta question. Au contraire, je devrais plutôt te remercier. Merci d‘être là. Je me serais probablement effondré si j‘étais resté seul.

Le souvenir était encore présent, mais je me sentais un peu mieux qu’avant. C’était pour cela que je pensais davantage à remercier Rexia plutôt qu’à lui en vouloir. Et puis je n’aurais aucune raison de la rendre responsable. Elle n’avait rien à se reprocher. Je tournais mes yeux tout comme Rexia vers Arthur. Il avait ouvert la porte d’entrée, et il avait l’air de m’attendre.

Finalement, quand je pensais pouvoir parvenir à rester avec Arthur, sans revoir mes souvenirs remonter à la surface, j’avais tort. Au contraire, ils étaient remontés encore plus rapidement que ce que je croyais, et voilà l’état dans lequel je me trouvais. La présence d’Arthur me rappelait celle que je n’avais pas eue : celle de mon fils. Pourtant je devais tenir le choc, et me convaincre qu’Arthur était un autre enfant, et que l’écho était injustifié, mais je n’y parvenais pas encore.

Quand Rexia me parlait par la suite, il était facile de comprendre qu‘elle était fatiguée, et qu‘elle avait besoin de sommeil. En même temps, je pouvais la comprendre.

- Tu as raison, va te reposer. Merci pour ta proposition, mais cela vaut aussi pour toi. Si tu as besoin d’aide, tu peux toujours m’appeler.

Je vis Rexia commencer à marcher vers la sortie de la ville, mais également sur une bouche d’égout, sans faire attention. Pas très large, le cercle metallique la coinçait.

Je vins alors vers elle.

- Attends, ne bouge pas. Il m’est déjà arrivé de rester coincé là dedans, et j’ai depuis compris un truc pour sortir de ce calvaire.

Je regardais ce qui la coinçait, et c’était en effet comme la fois où j’avais terminé coincé par moi-même. Il fallait chauffer le métal.

- Chauffée un peu, cette bouche d’égout ne sera plus un problème. Au bout d‘un instant, tu verras que tu pourras sortir.

Je chauffais le métal en me concentrant dessus, mais j’y allais doucement, pour éviter de faire du mal à Rexia. Il suffisait d’attendre un instant, et le fait de sortir n’allait plus être un quelconque problème, dont elle ne pouvait plus se défaire.

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Mes larmes étaient flagrantes, et ma douleur l’était tout autant. J’avais de plus en plus mal à ma tête, et ce n’était pas facile de supporter une si grosse pression.

Une seule envie dominait ma tête, à savoir que tout puisse s’arrêter. J’en avais assez, car je savais que le sang se remettait à couler de plus belle, en partant de ma tempe droite, comme ce qui m’avait amené ici. J’avais peur…peur que mon malheur puisse recommencer de plus belle et me replonger dans le coma. Ces deux jours pénibles m’avaient déjà tant bouleversé, et je n’avais pas envie de revivre la même chose, une seconde fois, alors que j’avais l’espoir de m’en sortir, et de reprendre ma vie…comme avant, mais ce n’était désormais plus le cas.

Nathan n’avait pas encore vu ce sang qui coulait, mais moi je savais qu’il était là, bien présent.

- Nathan, je souffre déjà, alors ne dis pas que tu peux en rajouter, car tu as tort.

Et c’était vrai.

Pour moi il n’était pas le fautif.

- Si tu demandes du soutien, je pourrais t’en donner mais, je t’en prie, j’ai besoin d’une chose en retour. Ma vie est un calvaire, je n’en peux plus. Je suis exténué à force de fuir, et je n’ai personne sur qui me reposer, car je suis obligé de fuir seul, en laissant des personnes importantes derrière moi. Je ne supporte plus cette fuite. J’ai besoin de toi Nathan. J’ai besoin de compter sur toi et de savoir que je peux me réfugier quelque part si jamais ces types me veulent du mal.

*j’en peux plus…j’ai trop mal…*

Je posais ma main contre ma tempe droite, et le sang apparaissait sur mes mains, de manière largement flagrante. Tout recommençait, et je perdais beaucoup trop de sang.

- J’ai besoin de toi Nathan… disais-je, effrayé par ce que je subissais.

Mama ! Mais qu'est ce qu'on va avoir ensuite ?????
Je veux la suite !! *________________* #TripleSBAFF#

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Merciiiii

Pour avoir la suite, faut que mon partenaire de rp me réponde ^^

sur ce, voilà mon rp d'amouuur

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Si un questionnaire à choix unique venait à terminer devant les yeux de ceux que je connaissais, du moins dans le passé qui précédait ma rencontre avec Rachel, une question dominerait.

« Avez-vous pu remarquer un sourire sincère, et durable sur le visage de Samuel Langster ? »

La première réponse serait : oui tout le temps
La seconde réponse serait : oui de temps en temps
La troisième réponse serait : avec une rareté extrême
La quatrième réponse serait : pas un seul

Ceux qui osaient, rien que pour m’embêter, dire que je souriais tout le temps, mériteraient de comprendre cette souffrance immense, que j’avais subie, car la réponse la plus valable à mon problème n’était autre que la quatrième. Avant ma rencontre avec Rachel, je ne savais pas sourire. Même quand j’avais l’occasion de le faire, je ne le faisais pas. Une fois que je l’avais vu, tout était clair. Ma vie allait changer, et devenir une toute autre expérience. J’avais une chance de renaître.

Avec le temps, j’avais compris que l’amour était entré dans ma vie, et ce sentiment avait suffit à me changer. Une étape importante avait été franchie, car je pouvais sourire, même si j’étais encore bloqué par ma timidité.

Maintenant que mes sentiments étaient dévoilés, je pouvais adopter un large sourire sur mon visage, qui voulait tout dire : j’étais heureux. Ma joie de vivre était sincère, et je ne voulais jamais oublier cet instant. Rachel m’avait aidé à revivre. Alors je ne pouvais être que sincère en avouant à Rachel, que je n’étais pas la même personne lorsque je l’avais vue pour la première. La noirceur de mes ennuis était trop forte sur mon esprit, au point de me laisser réellement triste. Rachel avait été ma lumière, celle qui avait suffit à me faire comprendre que le bonheur existait encore. En un sens évident, Rachel m’avait sauvé la vie.

Rachel quittait alors sa position pour se mettre devant moi, sa main toujours enfermée dans la mienne. Cet instant me laissait sérieusement serein, et j’appréciais cet instant comme aucun autre. J’aimais Rachel, mais d’une intensité si indescriptible, que je ne pouvais pas trouver un quelconque mot pour en parler. Tous les superlatifs du monde pourraient décrire ce que je ressentais, absolument tous !

S’il y avait bien une chose, à laquelle je ne voulais pas penser, c’était à une séparation. En cet instant, je n’avais pas envie de la quitter, même si mes ennuis étaient toujours d’actualité. Si nous étions seuls, c’était parce que nous étions encore dans un endroit, que personne ne connaissait. En gros, la chance du mirage nous souriait, et c’était tant mieux, car je ne souhaitais réellement pas que toute cette magie prenne fin, et me fasse souffrir comme personne. Je ne voulais pas que tout ceci puisse s’arrêter. Je ne le voulais pas…

Ce moment ne devait pas se briser.

- Je partage ton sentiment, et c’est réellement exceptionnel, car je ne le ressens qu’avec toi. Je vis comme si je me trouvais sur un nuage, et je suis si bien. Ce moment est magique, et il sera gravé dans ma tête à jamais.

*jamais il ne partira*

- Rachel, je ne veux pas m’en aller. S’il y a bien une chose que je ne veux plus, c’est m’éloigner de toi ne serait-ce qu’une seule seconde. Je ne veux pas que cela s’arrête, et cela ne s’arrêtera pas.

J’avais l’impression qu’elle se retenait, comme si une larme allait tomber.

- Jamais je ne te laisserai. Je sais que le fait de courir n’est pas simple pour moi, que cela me fatigue et j’en passe et des meilleurs, mais il y a une chose qui m’importe davantage et c’est toi. Je ne te laisserai jamais tomber. J’en suis incapable surtout après ce soir.

En attendant, nous étions toujours dans cet endroit, et personne ne nous trouvait. Nous avions une chance d’être tranquille, et il n’était pas question que je m’en aille. Je savais que si je sortais, je n’aurais que peu de chance de pouvoir faire demi-tour et revenir ici.

Mes seules chances d’être tranquille avec elle, pour ce soir, étaient de rester ici, et ne pas partir pour le moment.

Alyson Lilas hocha délicatement la tête, approuvant les dires de son tendre mari qui la regardait toujours avec autant d’instance. Elle comprenait parfaitement ce que pouvait ressentir son époux, elle le vivait même probablement identiquement, à sa manière ce qui l’encourageait quelque peu ; Alyson était une femme de caractère, forte et prévisible, seulement lorsqu’elle perdait le contrôle de son petit monde tout risquait de se briser en elle, à n’importe quelle moment elle pouvait se sentir flancher, perdre la maîtrise et apparemment l’ouverture du Vintage Hotel la ballotait entre le contrôle et chaos absolu… allaient-ils être à la hauteur ? Les plats seraient-ils aussi parfaits qu’en cette douce soirée, seraient-ils au goût de tous ? Sans parler de toutes les modifications de dernières minutes et les incompétences que fournissaient par moment les employés qui n’avaient pas aussi d’ambition que le couple Walker… en sommes Alyson et Jayson se retrouveraient seul au moment propice et tout ce ‘’freestyle’’ effrayait grandement la femme rigide qu’était la blondinette.

Doucement Lilas cligna des yeux, chassant toutes ces mauvaises pensées de son cerveau en pleine ébullition ; si elle continuait à ramer de la sorte, son plat deviendrait froid, son vin chaud et puis le stresse grandirait de plus belle pour le lendemain, ce qu’elle n’avait pas du tout envie; qui pouvait bien aimer des crustacés froids et le vin chaud ? Probablement personne, du moins personne d’aussi perfectionniste que la propriétaire des lieux !

Leigh piqua donc à nouveau son ustensile en argent dans son assiette creuse et y dégota une crevette géante qu’elle coupa finement en petites parcelles, qu’elle mélangea au reste du plat qu’elle avalait depuis quelques minutes. Il n’y avait aucun doute, ce repas était succulent et ce vin; quelle merveille… elle songerait à appeler ses fournisseurs le lendemain de l’ouverture afin de leurs divulguer les plus sincères remercîments.

La belle blonde fourra donc sa fourchette neuve à l’intérieur de sa bouche pour ensuite en avaler le contenu mastiqués, seulement quelqu’un vint l’interrompre dans son élan; un réceptionniste qu’elle avait elle-même engagée venait les déranger alors qu’ils mangeaient tranquillement, ce devait être grave…franchement il n’aurait pas osé laisser le comptoir sans surveillance s’il ne s’agissait pas de quelque chose d’urgent. Inquiète Alyson fronça les sourcils comme à son habitude et se laissa bercer par les paroles de l’homme qui gesticulaient malaisément. Tout ce qu’elle comprit fut Votre garçon ainsi qu’hôpital, heureusement pour elle, les deux mots ne virent pas dans cet ordre ; quelque chose s’était passé, mais Xander se portait bien, dieu merci ! Oui, Aly avait quelque peu…peur que son fils ne lui soit enlevé à nouveau… depuis l’accident qui avait entrainé la mort de son mari et de son unique enfant, Alyson restait sur ses gardes. Cependant la nouvelle n’était pas aussi bonne qu’elle ne l’aurait souhaitée ; certes son fils se portait bien, seulement c’en était tout autrement pour la mère de leur gardienne temporaire qui devait forcément paniquée, sentiment qui n’était pas des meilleurs pour les fils…

Je m’en charge, termine de manger. Dicta la blonde toujours les sourcils froncés. Puis elle agrippa son sac à main qu’elle trimbalait partout où elle allait, fouilla un moment dans les compartiments prédisposés et y trouva son téléphone portable qu’elle ouvrit d’un seul geste.

La conversation fut malheureusement brève et tout ce que savait la belle blondasse était que la mère de la gardienne avait réellement besoin de support, ce qu’elle comprenait évidemment. Alyson raccrocha donc le combiner pour se rasoir doucement. Je dois mettre fin à ce petit tête à tête, Martha n’est pas du tout dans son assiette et Mégann doit se rendre à l’hôpital sur-le-champ… Je retourne à la maison veiller sur Xander, te sent-tu aptes à apporter les derniers détails pour demain ? Questionna finalement la mère avant de déposer son cellulaire dans son sac qu’elle s’accrocha à l’épaule, prête à quitter le magnifique repas que venait de lui servir son chef cuisinier.

Évidemment elle s’en faisait bien plus pour la soirée de demain, mais elle se disait qu’elle aurait toujours le temps de revenir d’ici à l’ouverture pour y jeter un dernier coup d’œil avant le grand saut, elle n’avait pas le droit à l’erreur et sur ce point Jayson était bien moins attentif que sa chère et maniaque de femme.